Internet : la pollution sournoise

Les progrès technologiques de ces derniers siècles sont fascinants. Mais soyons honnêtes, nous avons bien du mal à contrôler l’impact écologique du mot technologique auquel nous assistons depuis quelques années. Smartphone, voiture électrique, écran plat et panneau solaire sont tous constitués de milliers de composants qui ne sont pas éternels et qui sont malheureusement aujourd’hui très mal recyclés. Ainsi, pour la moitié des métaux les plus utilisés, le taux de recyclage est inférieur à 10 %.

Au-delà de la pollution visible, une pollution plus sournoise est engendrée par nos progrès technologiques dont le coupable est facile à démasquer : c’est internet. Pourquoi sournoise ? Parce qu’elle est invisible, bien cachée dans les fermes de serveurs à l’abri des regards. Et pourtant son impact est considérable. C’est bien simple, si internet était un pays il représenterait à lui seul la 2e consommation d’énergie mondiale et serait le 3e état le plus émetteur de CO2 après la Chine et les US. Mais il est très difficile de s’en rendre compte alors qu’on voit et sans la fumée sortir du pot d’échappement d’une voiture. Ce sont des impacts quasi insignifiants, mais le volume de ces micro-gestes fait malheureusement pencher la balance du mauvais côté.

Le secteur du numérique dépasse les émissions de l’aviation. Alors, si on multiplie ça par 10 milliards d’e-mails envoyés chaque heure (dont 80% qui ne sont jamais ouverts), là ça devient vraiment catastrophique…

Connaissez-vous l’impact d’une journée à travailler sur votre ordinateur ? Cela correspond à 9 km en voiture ou la consommation énergétique de 80 ampoules. En termes d’utilisation, nous sommes aussi un peu perdus. L’impact de notre consommation est alarmant puisqu’un actif consomme par an :

  • 5 740 kWh d’énergie primaire ;
  • 800 kg de gaz à effet de serre ;
  • 14’000 litres d’eau ;
  • 50 millions de tonnes de déchets et d’équipements électroniques et électriques.

Il ne faut pas oublier que l’environnement de travail est très gourmand : électricité, machines, impressions… À ces consommations s’ajoute l’impact du trajet domicile-travail en voiture pour les équipes IT qui représentent un impact inévitable.

Les conséquences pour la Terre : si l’on se base sur la consommation électrique mondiale, 10% de celle-ci est engendrée par le numérique. Certains observateurs affirment que cette consommation pourrait atteindre les 20% en 2025.

Quelques démarches sont simples à mettre en place sans bouleverser son quotidien ni sa communication digitale. Voici quelques conseils pour vous permettre d’agir à votre échelle contre la pollution numérique.

  1. Installer un motor de recherché responsable : il existe aujourd’hui plusieurs options bien plus vertueuses, tels que Lilo et Ecosia. En plus de protéger notre vie privée, ces deux solutions permettent de peser au niveau écologique et solidaire, que ce soit en finançant des associations pour l’un ou en plantant des arbres pour l’autre. Une excellente idée qui montre qu’utiliser la technologie pour faire du bien est tout à fait possible et on peut se servir de ces deux outils équitablement sur l’ordinateur et le téléphone.
  2. Contourner les moteurs de recherche. Si la connaissez, entrez directement l’adresse d’un site dans votre navigateur au lieu de passer par une recherche sur le web. Vous gagnerez du temps et économiserez de l’énergie (la barre des favoris sert à ça !) : chaque requête consomme autant d’énergie qu’une ampoule de 60 watts qu’on allume pendant 17 secondes, ce qu’on peut facilement éviter.
  3. Diminuez les trafic inutile sur votre boîte email : vous évitez de faire tourner des serveurs pour stocker tous ces messages. Vous recevez des newsletters que vous ne lisez pas ? Désabonnez-vous en masse grâce à quelques outils comme Unroll.me ou Cleanfox.io. Pensez aussi à supprimer régulièrement les mails de votre onglet spam et réseaux sociaux, supprimez les messages envoyés il y a longtemps et faites un tour dans votre corbeille !
  4. Evitez de laisser une longue liste des réponses de votre destinataires lors d’une conversation par email. Chaque texte pèse un poids qu’il faut stocker. Eliminer les textes inutiles allègera tous votre empreinte considérablement.
  5. Fermez vos onglets dans votre navigateur. Même si on se retrouve vite avec une multitude d’onglets ouverts en simultané, prendre le temps de les trier pendant votre journée de travail a un impact bénéfique sur l’environnement. Que vous l’utilisez, ou pas, une fois ouvert l’onglet fait tourner des serveurs qui consomment beaucoup d’électricité. The Great Suspender est une extension qui nous permet de limiter la consommation des onglets inactifs de notre navigateur web.
  6. Supprimez vos anciennes adresses email. En effet, même si vous n’avez pas été sur cette boite mail depuis des années, vous continuez à recevoir des messages, spams et newsletters qui s’entassent et font tourner des serveurs pour les stocker. Pensez aussi aux vieux comptes sur les réseaux sociaux qui arrêteront enfin de vous envoyer leurs actualités et dernières tendances.
  7. Notre consommation de films, série et musique en streaming est une catastrophe de consommation énergétique. Limitons-nous pour l’avenir de notre planète !
  8. Ne misez pas tout sur le Cloud ! C’est un acteur important de la pollution puisqu’il pousse les internautes à transférer leurs données sur des serveurs distants et donc, à consommer plus d’électricité.
  9. Enfin, si votre site est éco-conçu, il sera plus léger et apparaîtra plus vite dans les résultats de recherche Google. De multiples bénéfices en perspective !


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